Semaine 9 de 2022

Oulala oui je sais j’ai raté le rendez-vous de 06 h 06 de ce matin, mais hier soir, je me suis lamentable endormie comme une loque. Comme depuis que je suis au Château je me lève tôt je me suis dit que je n’aurai finalement pas tant de retard que ça.

Allez, commençons !

Lundi

Il n’y a pas des tonnes de choses à faire au Château à part lire. Des «trucs» me sont passés sous les yeux. Ils n’auront peut-être pas vraiment d’importance pour vous… Mais pour moi, ils veulent dire beaucoup (il jouai du piano debout ! Ne me remercier pas pour la chanson dans la tête, c’est cadeau).

Mon temps d’écran reste le même, je suis irrécupérable. Tant pis.

Je ne sais pas su vous vous souvenez, mais la semaine dernière j’ai écrit (sur la demande du Dr F) le Récit du Grand Cataclysme. En lâchant cette histoire, je me suis libérée d’un truc évidemment, mais aussi du temps de cerveau disponible et lorsque j’ai trouvé au hasard du Net la notion de Kintsugi, je me suis dit que c’était tout à fait ça.

L’après-midi a été long long long… Tellement long que j’ai été lire dans le hall… Mais bon, sans intérêt…

Et puis j’ai mis la TV. Ma fille a réagi, la téléréalité c’est NON !! Même quand ça ne va pas ! En même temps très sincèrement ce n’est vraiment vraiment pas terrible.

Sur ce, K m’a passé un coup de fil histoire de papoter… Par habitude, j’ai mis la visio… Elle m’a avoué avoir eu peur… Et c’est un peu le cas de tout ceux qui me voit par ce biais là… Je vais arrêter les visio, je crois.

Mardi

Une nouvelle application pour donner les mantras de bon matin, m’aider à m’endormir le soir. Suivre les variations de mes humeurs.

Les douceurs de K au réveil.

La SultaPrésiReine m’a fait un cadeau avant de partir. Et ce jour-là, c’était compliqué dans ma tête. Ça l’a même été toute la semaine à partir de ce moment-là. Sauf, que l’aide-soignante m’a dit en refaisant ma chambre qu’avec un peu de rouge à lèvres et sans ce pull informe se serai mieux non ? C’est ce que j’ai fait… J’ai donc remercié qui de droit.

Dans mon bouquin, cette phrase que je devrai me faire tatouer pour ne jamais l’oublier.

D’ailleurs, je l’ai fini ce Fred Vargas. C’était exactement ce qu’il me fallait. Ça marche toujours à la fin et c’est facile à lire.

Mercredi

Ça a commencé le matin à ne pas être simple et il a fallu que la chimie intervienne plusieurs fois.

Pourtant on change pas une équipe qui gagne.

Je suis allée lire au soleil cette fois, histoire de me changer de mes 4 murs. Mais ça m’est difficile de sortir de mon Refuge.

Je suis vite rentrée, j’avais envie de sucre.

J’ai un nouveau cahier mais pour l’instant, je ne quitte pas l’ancien… Une histoire de continuité je pense.

La semaine a été si difficile que je n’ai fait que traquer les trucs réconfortants. Sans grand succès bien évidemment.

Alors, je me suis dit que Netflix allait me sauver la vie. Et ça m’a permis quelques heures d’évasion.

Jeudi

Chaque jour, je reçois un massage de la Force… Je me demande si le Yoda sur ma table de nuit n’est pas un peu tout pété parce que franchement… 

Et si le ciel s’en mêle… Pourtant, vous êtes tous adorables avec vos attentions, vos messages, vos pensées (Oui, chère Impératrice, je sens ton action jusque là.). Mais, il était sûrement nécessaire que je passe par cette phase-là pour mieux avancer. En tout cas, c’est ce que disent les infirmières… Alors j’essaye de les croire.

Visite importante (elles le sont toutes), mais celle-là, allait faire bouger mes lignes et je le savais. C’est Tasha qui venait à la rescousse. Elle connaît bien les lieux, elle connaît bien les cheminements de mon cerveau, vu que le sien fonctionne de la même façon. J’avais demandé une permission pour aller jusqu’à la boulangerie à côté. Vu mon état, le psy était moyennement ok, mais j’ai insisté. 

On s’est bourrée de sucre, on a beaucoup parlé, j’ai beaucoup pleuré et puis… Comme toujours, j’ai laissé ses mots s’insinuer dans mon cerveau et faire le job. Et puis, elle avait amené des jonquilles.

Les messages de mon fils. Il n’arrive guère à faire mieux, mais il fait au moins cela et c’est déjà ça.

Vendredi

Réveil en fanfare pour cause de prise de sang. L’infirmier qui vient pour les prélèvements est très doux, mais il arrive toujours tambour battant, c’est un peu agressif surprenant au réveil. 

J’étais donc réveillée… Alors comme depuis quelques jours déjà, ça me démangeait, je me suis remise à écrire… Le Grand Récit avait ouvert les vannes, mais mon sac n’était pas vidé. J’ai donc décidé, malgré la douleur, de m’y coller. J’ai écrit… Oui, encore écrit. 

Rien de bien méchant (quoique), juste ce que j’avais sur le cœur. Je n’enverrai jamais ces lettres, elles sont pour moi (mais elles pourraient être la base d’un bon brouillon). Pour me libérer de cette emprise. Mais, malgré tout, j’ai dit, ce que j’avais à dire. Ce que je ressentais ou ce que j’avais ressenti. Pour que la tristesse, la colère, le manque et toutes les autres émotions puissent partir.

Oui, oui, je sais, bordel, ça fait des lustres maintenant, faut savoir passer à autre chose. Ce qui est fait est fait. Etc., Etc. 

Ben oui, mais d’abord j’ai un cerveau qui fonctionne un peu différemment (oh ! la belle excuse toute pourrie) et je ne m’étais jamais adressées aux bonnes personnes parce qu’on ne m’en avait pas laissé l’occasion. 

Alors, voilà, vendredi, j’ai réglé mes comptes avec la personne qui m’avait fait le plus de mal qui n’est pas celle qu’on crois. 

Et puis j’ai été faire du sport ! Et ben, y a du job…

Après cela, Jul est arrivé. Il a tenu absolument à venir même si c’était pour peu de temps (le cours de sport étant pendant les heures de visites). Il savait à quelques points que je n’allais pas bien… Il n’avait pas mesuré à quelques points j’étais shooté. Je me suis même assise à côté du canapé. C’est dire. Non, non, je ne suis pas tombée, je me suis assise à côté… 

Il est arrivé avec quelques petites choses toutes douces.
Une magnifique orchidée.

La LittleBox du mois de mars. Ça tombait bien, je commençais à être à cours de certains produits.

Il avait même glissé sa bobine au milieu de tout ça, histoire que je ne l’oublie pas.

19h38, c’est bien l’heure à laquelle j’étais au lit samedi soir… Pour tout avouer, j’ai beaucoup de mal à me plier à ce manque d’activité. Et comme en plus je dors beaucoup moins qu’à la maison (allez savoir pourquoi ?) les soirées sont longues. Heureusement, les médicaments sont efficaces.

Samedi

Je ne vous ai pas montré, mais dans ma chambre, j’ai un tableau sur lequel accrocher mes trésors. Ils n’y sont pas tous, je n’ai pas assez de place, mais les autres sont autour de moi dans la chambre. Vous êtes tous avec moi. 

JE me couche tôt, mais je me lève tôt du coup.
Et il me restait encore un lettre à écrire. Peut-etre la plus douloureuse.

Pour le coup, comme pour cette statue de @jessicaharrisonstudio croisé sur le fabuleux compte strike.art j’ai sorti mon cœur de ma poitrine et je l’ai nettoyé jusqu’à ce qu’il n’y reste plus aucune impureté accrochée dessus. Croyez-moi, j’en ai versé des seaux de larmes. Et avaler des kilos de tranquillisants, mais finalement moins qu’avec la lettre précédente parce que ce n’était pas ça qui me faisait le plus souffrir. 

Voilà c’est fait, cette fois, mes comptes sont réglés. J’aurais aimé avoir la force de le faire plus tôt, mais je suis longue à la détente. Ou plutôt, je suis une acharnée du « bois un grand verre d’eau fraîche et avance, ça va aller !» J’aurais aimé aussi le faire de vive voix, mais pour le coup, ça, je sais que c’est impossible. On ne discute pas avec un mur ni avec quelqu’un à qui l’on dicte sa conduite.

Jul est venu l’après-midi et franchement ça allait vraiment, vraiment, mal. Heureusement que j’étais déjà au château parce qu’il m’y amenait de force sinon.
Je ne comprendrais jamais comment je fais pour produire autant de larmes. Et puis comment il fait pour les supporter.

Dimanche

Nouvel album de Dionysos… Bof bof…

Dans le sac de vêtements que Jul m’a amené, des copines… 

J’ai encore passé une matinée très compliquée, vraiment très compliquée. Les infirmières m’ont gardé un long moment dans le bureau en me disant que j’avançais bien, etc., etc.
En fait, je crois qu’il y a eu un truc étrange. Je suis rentré au château pour un changement de traitement et je me retrouve avec une belle décompensation dépressive comme j’e n’en avait jamais eu ! Même la dernière fois que je suis venue ici, je n’étais pas dans cet état-là ! 

Ceci étant dit, il est maintenant important de construire. 

Et jul est revenu et pas tout seul cette fois, K et SuperMario l’accompagnaient. Je savais qu’ils venaient, mais comme ils m’ont fait du bien ! Vraiment ! Ensemble, à discuter de nos futurs projets. Jul avait mis les petits plats dans les grands : nappe, argenteries, porcelaine et gâteaux de chez Mauduit. Piouf ! Une bouffée d’air frais.

À leur départ, j’étais un peu plus fraîche. Oui oui, je mets ce selfie exprès ici pour m’en souvenir quand je serai dehors.

Autre événement important de la journée. J’ai parlé à des gens ! Oui, je sais vu comme ça et quand on me connaît un peu on se dit que c’est une évidence. Et bien figurez-vous que non. Depuis que je suis là, je n’ai parlé avec personne en dehors des soignants. Les autres me semblaient trop soudés pour intégrer un groupe, ou trop bizarre ou trop jeune … ou trop… 

Et puis, au finalement, dimanche midi j’étais assise à côté d’un groupe qui parlait de la dépendance affective (tiens tiens) et c’était hyper intéressant. À la fin, l’un deux a vu que j’écoutais et m’a invité à me joindre à eux… Du coup… Ben, pour la première fois dimanche soir, je n’ai pas mangé seule et j’ai même été avec eux «fumer une clope» (sans fumer évidemment) et nous avons parlé art… Incroyable… 

Des gens se sont intéressés à moi… Sans que je fasse quoique ce soit pour… Je n’en reviens pas. 

Et voilà, le récit de cette drôle de semaine est enfin terminé. 3 petites choses pour finir : 

– Mon état avance, en tout cas le travail (de toute une vie ?) se fait, malgré les 10 psychothérapies étamées et poursuivies depuis le début de mon existence.

  • Le Clan Adverse qui doit se délecter de mésaventures actuelles (radio platane va vite, je le sais). Je leur dit juste : « attention, ne faites pas trop les fières, j’ai dans mes manches tel un magicien quelques cartes bien utiles. »
  • Et enfin, pour terminer, et puisqu’on en parle… Je vous prouverai qu’on peut en finir avec les idées reçues. Je dis ça, je dis rien…

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